Des résultats fascinants

Depuis 2002, le projet développé par le CRE Capitale-Nationale a permis de protéger plus d'une centaine de milieux humides sur le territoire de la région. La superficie des zones protégées représente plus de 1600 hectares! Ce sont plus de 180 propriétaires qui ont signé des ententes de conservation volontaire.

En bref...

Depuis 2002, le CRE Capitale-Nationale, avec la collaboration de la Fondation de la Faune de Québec, porte le projet Entre la terre et l’eau qui vise la conservation et la mise en valeur des milieux humides de la région de la Capitale Nationale. Les propriétaires de terres forestières privées comportant des milieux humides sont donc invités à prendre part à ce projet par l’entremise d’une entente de conservation volontaire. Ce projet permet entre autres de sensibiliser les propriétaires à l’importance et la valeur écologique des milieux humides et d’offrir les outils nécessaires pour protéger et valoriser ces milieux.  

Suite à la signature d’une entente volontaire de conservation qui confirme l’engagement du propriétaire à l’égard de la conservation, la protection ou la mise en valeur de leur milieu humide, le CRE Capitale-Nationale procède à la caractérisation des terrains des propriétaires. Cet inventaire permet de leur faire découvrir ou redécouvrir toute la richesse de la faune et de la flore qu’abritent leurs milieux humides. Les informations sont colligées dans un Cahier du propriétaire qui comporte également des recommandations de protection, de conservation et de mise en valeur spécifiques aux milieux humides visités.

 

Objectifs du projet                                

Le projet permet :

  • d’évaluer la richesse des milieux humides forestiers de la région de la Capitale-Nationale et augmenter nos connaissances à ce sujet ;

  • de susciter un changement dans le comportement des intervenants du milieu à l’égard de la protection des milieux humides ;

  • de préserver, voire même d’accroître la productivité faunique et floristique dans les milieux humides de la région de la Capitale-Nationale en protégeant et en valorisant ces habitats et les espèces qui y vivent;

  • d’accentuer la conservation des milieux humides en favorisant des engagements de protection par :

    • la sensibilisation des principaux intervenants (propriétaires, population environnante, regroupements de citoyens riverains, municipalités, instances gouvernementales, etc.) à l’importance de ces écosystèmes et aux actions qu’ils peuvent poser pour leur préservation;

    • le développement d’un partenariat entre les différents organismes voués à la protection, à la conservation et à la mise en valeur de ces milieux et des ressources qui s’y trouvent en plus de favoriser le transfert d’informations recueillies dans le cadre de la réalisation du projet.

Des milieux en péril...

Au cours des dernières décennies, des milliers d’hectares de milieux humides ont été remplacés par des champs, des maisons et des routes. Encore aujourd’hui, un grand nombre de milieux humides se perdent aux dépens du développement urbain, agricole et industriel. Près de 70 % des milieux humides des régions habitées du Canada ont été rayés de la carte, en raison du développement urbain, agricole et industriel. (2)

(2) Environnement Canada, 1986, dans Rapport méthodologique de la cartographie des milieux humides du territoire de la Communauté métropolitaine de Québec. Rapport technique No Q2006-2f. J. Kirby et J. Beaulieu. Canards Illimités Canada – Québec, 2006

Des milieux à protéger...

Les milieux humides de la région de la Capitale-Nationale sont grandement menacés par l’étalement urbain. Leur présence est essentielle autant à l’amélioration de la qualité de l’eau qu’à la conservation et la protection de la diversité biologique.

En ce sens, le Conseil régional de l’environnement – région de la Capitale-Nationale a initié le projet « Entre la terre et l’eau : un monde à protéger ». Ce projet invite les propriétaires à poser des gestes simples et à s’engager à la protection, la conservation ou la mise en valeur de l’étang, du marais, de la tourbière ou du marécage situé sur des propriétés privées.

Qu’est-ce qu’un milieu humide?

Sur notre planète, il existe deux grands milieux : le milieu terrestre et le milieu aquatique. Les milieux humides s’avèrent être un compromis entre les deux. C’est ce qui explique toute leur richesse et toute leur importance.

Les milieux humides sont des écosystèmes très diversifiés et des plus productifs. Ils constituent un habitat très recherché par une multitude d’espèces animales et végétales. Une grande quantité d’animaux naissent, vivent ou se reproduisent dans un milieu humide. Ils utilisent un grand nombre de ses ressources, allant de la nourriture jusqu’aux matériaux de construction pour leur nid, abri ou tanière. De la grenouille au castor, du grand héron à la libellule, des quenouilles aux orchidées, les milieux humides foisonnent de vie !

Les types de milieux humides

Parfois herbeux, parfois boisés, ces milieux revêtent des aspects si différents qu’on a peine à les reconnaître. On regroupe ces habitats en quatre grands types : l’étang, la tourbière, le marais et le marécage.

L’ÉTANG : Petit bassin bien défini occupé en permanence par de l’eau stagnante. Ses seuls apports d’eau sont ceux des pluies et de la fonte des neiges.

LA TOURBIÈRE : Écosystème particulier composé de plantes adaptées à un milieu gorgé en eau et dont les débris s'accumulent. La lente décomposition de ces éléments produit de la tourbe. Ce milieu est généralement pauvre en nutriments et le taux d’acidité y est élevé.

LE MARAIS : Endroit qui favorise une végétation d’herbes, de quenouilles et d’autres plantes flottantes (nénuphars) ou submergées.

LE MARÉCAGE : Plus boisé qu’un marais, il connaît souvent de grandes fluctuations du niveau d’eau.

À quoi servent les milieux humides?

Les milieux humides assurent plusieurs rôles profitables tant pour la qualité de vie des êtres humains que pour celle des animaux et des plantes qui y vivent. Ils sont à la fois régulateur, barrière, filtre et abri.

RÉGULATEUR : Les milieux humides agissent comme des éponges géantes qui retiennent l’eau lors de fortes pluies ou de la fonte des neiges et qui la libèrent lentement lors de la saison sèche. C’est en grande partie grâce à ce mécanisme que les dommages liés aux inondations sont limités et que les cultures résistent aux sécheresses.

BARRIÈRE : En plus de fixer les sols, la végétation présente dans les milieux humides ralentit le débit des eaux de surface et diminue l’érosion des berges quand le niveau d’eau est élevé.

FILTRE : Les milieux humides agissent comme des usines d’épuration des eaux usées. La végétation filtre l’eau des lacs et des rivières et retient les sédiments en suspension, ce qui améliore la limpidité de l’eau. D’autres plantes emmagasinent des polluants, comme le mercure, les phosphates ou l’azote, purifiant ainsi nos eaux usées.

ABRI : L’abri offert par le couvert végétal et la nourriture abondante et variée des milieux humides en font un lieu idéal dont plusieurs espèces animales et végétales dépendent. Les oiseaux en migration y font des haltes pour se refaire des forces avant de poursuivre leur voyage, alors que les poissons en font leur site de fraie et d’alevinage. Plusieurs espèces d’amphibiens comme les grenouilles ou les salamandres dépendent aussi des milieux humides pour leur survie.

Pourquoi se soucier de la biodiversité ?

[extrait de la Lettre du changement global(1)]

La biodiversité nous concerne pour trois types de raisons au moins. Tout d’abord, elle nous procure un certain nombre de biens qui possèdent une valeur économique directe, tels que la nourriture, de nouveaux médicaments, des gènes qui permettent d’améliorer les récoltes et des organismes utilisés en contrôle biologique.

Ensuite, elle est intrinsèquement liée au bien-être de l’homme pour des raisons éthiques, esthétiques, culturelles et scientifiques.

Enfin, elle peut contribuer à des «services» écologiques qui ne sont en général pas évalués en termes économiques, tels que :

    * la production primaire et secondaire,
    * la pollinisation des plantes,

    * la régulation du climat,
    * la régulation du cycle de l’eau,

    * le maintien de la qualité de l’eau,
    * le maintien de la fertilité des sols
.

(1) Conséquences de l'érosion de la biodiversité sur le maintien des écosystèmes. 2002. M. Loreau. Extrait de La Lettre du changement global. Centre national de la recherche scientifique. no13.

 

Anthony Drouin
Chargé de projet en conservation des milieux naturels
anthony.drouin@cre-capitale.org

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